Pourquoi tant de voix restent muettes le jour du vote ?

Un paradoxe citoyen

Au Cameroun, chaque période électorale est marquée par des campagnes d’appel au vote. Pourtant, une grande partie des citoyens choisit de ne pas se rendre aux urnes. L’abstention est devenue un phénomène récurrent qui interroge la vitalité démocratique et la confiance des citoyens envers leurs institutions.

Les obstacles socio-économiques

La pauvreté, le chômage et la précarité poussent certains Camerounais à considérer le vote comme inutile face à leurs réalités quotidiennes. Beaucoup estiment que leur voix ne changera pas leur situation immédiate, ce qui alimente le désintérêt.

La peur et l’insécurité

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, marquées par le conflit armé, de nombreux citoyens s’abstiennent par crainte d’attaques ou d’incidents sécuritaires. L’insécurité devient ainsi un frein majeur à l’exercice du droit de vote

La méfiance envers les institutions

Une partie de la population pense que les résultats sont déjà décidés d’avance. Ce scepticisme nourrit la résignation et renforce l’idée que voter ne sert à rien. La confiance dans le processus électoral reste fragile.

Le boycott politique

Depuis les premières élections, certains partis ont utilisé le boycott comme stratégie pour contester la légitimité du processus. Cette pratique, encore présente aujourd’hui, contribue à l’abstention massive et fragilise la mobilisation citoyenne.

Le manque de culture citoyenne

Beaucoup de jeunes ignorent leurs droits civiques ou ne voient pas l’impact direct de leur vote sur leur quotidien. L’absence d’éducation civique adaptée et accessible accentue ce désengagement.

Ce que révèle l’abstention

L’abstention n’est pas seulement un signe de désintérêt. Elle peut être une forme d’expression politique : un refus de cautionner un système jugé biaisé ou une manière de protester contre l’absence de transparence.

Vers une participation renforcée

Pour réduire l’abstention, plusieurs pistes s’imposent :

• Renforcer la transparence des élections pour restaurer la confiance.
• Sécuriser les zones de conflit afin de permettre aux citoyens d’exercer leur droit de vote sans peur.
• Multiplier les campagnes d’éducation civique, notamment via le numérique, pour sensibiliser les jeunes.
• Encourager le dialogue entre institutions et société civile pour réduire la perception d’exclusion.

L’abstention électorale au Cameroun est le reflet d’un malaise profond entre citoyens et institutions. Mais elle n’est pas une fatalité. En informant, en mobilisant et en redonnant confiance, la société civile peut transformer cette résignation en engagement. Les campagnes digitales, comme celles menées par Africtivistes Cameroun, montrent que la participation citoyenne peut renaître dès lors que l’information est claire, accessible et crédible

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